Principales victoires obtenues pour les clients du Cabinet
Changement de curateur : Le Juge des tutelles privilégie le choix du majeur protégé
Dans cette affaire, une mésentente était constatée entre le majeur protégé et sa curatrice professionnelle (MJPM).
Le majeur protégé a exprimé le souhait de voir l'un de ses fils désigné en qualité de curateur.
La curatrice s'est opposée à cette demande, sollicitant la désignation d'un autre professionnel.
Elle a également requis l'aggravation de la mesure de curatelle renforcée en tutelle, en arguant d'un handicap physique de la personne protégée l'empêchant de s'exprimer pleinement.
Après avoir adapté son questionnement au majeur protégé et auditionné ses enfants, par décision du 03 juin 2025, le Juge des tutelles du tribunal Judiciaire de Toulouse a finalement fait droit à la demande du majeur protégé et de ses enfants en désignant l'un des fils comme nouveau curateur, conformément au principe de priorité familiale.
Par ailleurs, le Juge a rejeté la demande d'aggravation de la mesure, estimant qu'il n'y avait pas lieu de convertir la curatelle renforcée en tutelle.
Désignation d'un tuteur familial et choix du lieu de vie
Par une décision du 19 mai 2025, le Juge des tutelles du Tribunal Judiciaire d'Albi a statué sur la situation d'une personne majeure protégée résidant en EHPAD et dont la tutelle était exercée par un professionnel.
Cette ordonnance fait suite à une requête de mon client, fils de la majeure protégée. Ce dernier était en désaccord avec la tutrice professionnelle concernant le choix de l'EHPAD de sa mère et a donc sollicité sa désignation en tant que tuteur à la personne. Son objectif était de pouvoir organiser le changement de lieu de vie de sa mère pour un EHPAD plus proche de son domicile, afin de faciliter des visites plus fréquentes.
Au cours de l'audition, la fille de la majeure protégée a exprimé son accord avec les demandes de son frère. La tutrice aux biens actuelle a également consenti à la désignation du fils en qualité de tuteur à la personne, tout en conservant ses fonctions de tutrice aux biens. Par ailleurs, un avis médical a confirmé qu'un éventuel changement d'EHPAD ne serait pas préjudiciable à l'état de santé de la personne protégée.
En conséquence, le Juge des tutelles a désigné mon client comme tuteur à la personne de sa mère et a maintenu la tutrice actuelle en qualité de tutrice aux biens.
Le Juge a choisi de ne pas statuer lui-même sur le choix du lieu de vie, laissant désormais cette décision à l'entière appréciation de mon client en sa nouvelle qualité de tuteur à la personne. Cette décision valide la démarche de mon client et lui permet d'agir dans l'intérêt de sa mère pour son rapprochement familial.
Renonciation à succession sous curatelle renforcée
Par une décision rendue le 21 janvier 2025, la Cour d'appel de Toulouse a infirmé une ordonnance ayant rejeté la demande d'autorisation de renoncer à une succession au nom d'une personne placée sous curatelle renforcée.
Dans cette affaire, mon cabinet représentait le majeur protégé, dont la volonté était de renoncer à la succession de son père au profit de ses filles. Cette démarche, visant à une transmission patrimoniale optimisée, était également soutenue par les curatrices (qui étaient aussi ses filles) et un curateur ad hoc qui avait été désigné pour cette renonciation, afin d'éviter tout conflit d'intérêts.
Cependant, le Juge des tutelles de première instance avait exigé du curateur ad hoc de présenter une demande d'autorisation pour signer l'acte de renonciation, et l'avait ensuite refusée, empêchant ainsi la mise en œuvre de la volonté du majeur protégé.
Face à cette décision, un appel a été formé par nos soins. La Cour d'appel a rappelé avec force que, dans le cadre d'une curatelle, l'autorisation préalable du juge des tutelles n'est pas requise pour une renonciation à succession. Elle a jugé que seule l'assistance du curateur est nécessaire pour un tel acte.
En conséquence, la Cour d'appel a annulé la décision de première instance, considérant que le juge des tutelles avait excédé ses pouvoirs. Elle a déclaré qu'il n'y avait pas lieu d'autoriser le curateur ad hoc à renoncer à la succession au nom de la personne protégée. Cette décision valide le principe selon lequel la personne sous curatelle peut renoncer à une succession avec la seule assistance de son curateur, sans autorisation judiciaire préalable.
Nous avons ainsi obtenu gain de cause, permettant que la volonté du majeur protégé soit respectée et que la renonciation à succession puisse être menée à bien conformément à ses souhaits.
Validité du mariage in extremis confirmée : La Cour d'appel de Toulouse rejette la demande d'annulation motivée par un intérêt successoral
La Cour d'appel de Toulouse, par une décision rendue le 1er juin 2023, a confirmé le jugement du Tribunal Judiciaire ayant rejeté la demande d'annulation d'un mariage in extremis.
En l'espèce, j'étais l'avocate de l'épouse du défunt, qui s'était mariée in extremis après plus de 10 ans de relation sentimentale avec lui. Son beau-fils a demandé l'annulation du mariage plusieurs années après le décès de son père, dans le seul but de percevoir l'une des assurances-vie destinée à la conjointe survivante. Il est à noter que le fils avait, quant à lui, perçu un héritage conséquent de la succession paternelle.
L'appelant arguait notamment d'une altération du consentement de son père et d'un mariage contracté dans un but étranger à l'union matrimoniale.
La Cour a rappelé que :
- Le fait que le défunt ait pu au cours de sa vie d'adulte exprimer une hostilité à l'institution matrimoniale n'est en rien incompatible avec son union, intervenue en outre sur le tard.
- La simple prise de médicaments de type morphine ne suffit pas à démontrer que la volonté était altérée au moment de la célébration du mariage.
La Cour a ainsi jugé que le beau-fils ne parvenait pas à établir l'absence de consentement de son père, liée à son état de santé. De même, il ne démontrait pas non plus que le mariage entre son père et ma cliente avait été contracté dans un objectif étranger à l'union matrimoniale, la Cour ayant implicitement reconnu la réalité de la relation existante et écartant les véritables motivations de la demande d'annulation.
En conséquence, le jugement qui a fait une juste analyse des faits de la cause a été confirmé en ce qu'il a débouté le beau-fils de sa demande, y compris celle tendant à la restitution des sommes perçues par ma cliente en qualité de conjointe survivante dans le cadre de la liquidation de la succession de son défunt époux.
Désignation d'un tuteur professionnel : La complexité patrimoniale et les conflits familiaux prévalent
Par une décision du 22 novembre 2022, le Juge des tutelles du Tribunal Judiciaire de Toulouse a statué sur la désignation d'un tuteur d'une personne majeure protégée, dans un contexte familial et patrimonial complexe.
Dans cette affaire, mon client, l'un des enfants du majeur protégé, était seul opposé à la désignation de sa belle-mère, épouse du majeur protégé, comme tutrice aux biens de son père.
Le Tribunal a relevé l'existence d'un important et ancien conflit familial, caractérisé par cette divergence significative de vues.
Chaque partie détenait par ailleurs des intérêts financiers significatifs au sein de sociétés familiales au patrimoine substantiel.
Concernant la tutelle aux biens, la juridiction a souligné que le majeur protégé demeurait gérant de plusieurs Sociétés Civiles Immobilières (SCI) alors qu'il n'était plus en capacité d'exercer ses fonctions.
Aucune mesure juridique n'avait été mise en œuvre par l'épouse et les autres enfants pour assurer la représentation et le fonctionnement légal de ces sociétés.
En conséquence, sans qu'il soit nécessaire de détailler davantage les griefs mutuels, le Tribunal a jugé que les particularités et la consistance du patrimoine du majeur protégé, la nécessité d'actions pour régulariser la gérance et le fonctionnement des sociétés, ainsi que la prégnance du conflit familial, rendue manifeste par cette opposition isolée de mon client, justifiaient la nomination d'un mandataire judiciaire professionnel.
Ce dernier exercera les fonctions de tuteur aux biens, afin de garantir que toutes les décisions prises le soient exclusivement dans l'intérêt du majeur protégé.
Conflit d'intérêts et manquement de gestion : La Cour d'appel de Douai désigne un tuteur externe
Par une décision du 24 février 2022, la Chambre de la Protection Juridique des Majeurs de la Cour d'appel de Douai a statué sur la décharge d'un tuteur familial et la désignation d'un professionnel.
Cet arrêt fait suite à l'appel formé par mon client, l'un des deux fils de la majeure protégée. Mon client s'était opposé à ce que son frère, le tuteur en place, continue d'exercer ses fonctions, estimant qu'il ne les remplissait pas correctement et l'empêchait de voir leur mère.
La Cour a constaté l'existence d'un conflit important opposant les deux fils de la majeure protégée, relevant que l'exercice de la mesure par le tuteur en place s'avérait de nature à empêcher la majeure protégée de maintenir des relations équilibrées avec chacun de ses enfants.
Par ailleurs, la Cour a souligné des manquements dans la gestion du tuteur : le "compte rendu annuel de gestion" remis n'était pas accompagné des pièces financières justificatives nécessaires, ce qui ne permettait pas de lever les doutes émis sur la gestion des intérêts patrimoniaux de la majeure protégée.
En outre, il a été relevé que le bien immobilier, dépendant de l'indivision existant entre la majeure protégée et ses deux fils, donnait lieu à des discussions manifestant que l'intérêt de la majeure protégée n'était pas nécessairement le même que celui du tuteur et de l'autre co-indivisaire.
Dans ces conditions, et dans le strict intérêt de la majeure protégée, la Cour a décidé de décharger le tuteur en place de sa fonction et de désigner un tuteur extérieur à la famille, validant ainsi la position défendue par mon client.
Rétablissement de la pleine capacité juridique : Le Juge des tutelles prime la volonté sur le handicap physique
LaCour d'appel de Toulouse, Chambre de la famille, Protection juridique, a rendu une décision le 23 novembre 2021, conduisant au rétablissement de la pleine capacité juridique de ma cliente, placée sous curatelle renforcée depuis 2015 en raison d'une sclérose en plaques entraînant un handicap physique sévère.
La Cour a constaté que, bien que ma cliente se trouve dans une situation de totale dépendance physique nécessitant l'intervention de tiers pour tous les actes de la vie courante, elle ne présentait aucune altération de ses facultés mentales.
Il a été jugé que les atteintes de ses facultés corporelles n'étaient pas de nature à l'empêcher d'exprimer sa volonté. La Cour a pu l'observer directement lors des deux audiences auxquelles elle a comparu, constatant qu'elle avait clairement exposé son positionnement, ses souhaits, ses refus et son attitude à l'égard du curateur désigné, dans des termes clairs et adaptés aux questions posées.
En conséquence, la Cour a conclu que les conditions légales permettant de prononcer une mesure de protection n'étaient pas remplies. Il s'ensuit que le jugement contesté a été infirmé, et il a été déclaré qu'il n'y avait plus lieu à protection à l'égard de ma cliente.
Remplacement d'un tuteur professionnel (MJPM) pour faute de gestion, et maintien de ma cliente comme tutrice à la personne.
Par une décision du 08 juillet 2021, la Cour d'appel d'AIX-EN-PROVENCE a statué sur la protection d'un majeur. Cette décision fait suite à une procédure où ma cliente, mère du majeur protégé, était en conflit avec le père de son fils et la tutrice professionnelle aux biens en place, dont elle demandait le dessaisissement. Parallèlement, ma cliente souhaitait être maintenue dans ses fonctions de tutrice à la personne de son fils.
Sur la protection des biens :
La Cour a examiné les critiques formulées à l'encontre de la tutrice professionnelle précédemment désignée. Il lui a notamment été reproché une absence de diligences sur des actions détenues par le majeur protégé. Plus significativement, elle avait commis une erreur dans la déclaration fiscale du majeur protégé en omettant de plafonner les ressources liées à une pension alimentaire.
Cette erreur avait eu pour conséquence une perte des prestations sociales (allocations adulte handicapé et allocations logement) et, par ricochet, une diminution des revenus disponibles pour le majeur protégé. Bien que la tutrice ait justifié une rectification de cette erreur par l'intermédiaire de son cabinet comptable, ayant obtenu une restitution des trop-perçus fiscaux pour les années 2019 et 2020, les droits aux allocations n'avaient pas encore été rétablis.
La Cour a jugé qu'un tel manquement, de la part d'un professionnel responsable des déclarations fiscales même en cas de délégation, avait causé un préjudice au majeur protégé. En conséquence, la demande de dessaisissement de la tutrice professionnelle, portée notamment par ma cliente, a été accueillie : sa désignation n'a pas été reconduite, et il a été décidé de désigner un autre mandataire judiciaire à la protection des personnes pour exercer la tutelle aux biens.
Sur la protection de la personne :
En ce qui concerne la tutelle à la personne, ma cliente, mère du majeur protégé, a été reconduite dans ses fonctions. La Cour a souligné son investissement louable auprès de son fils, avec un souci constant d'accroître son autonomie. De surcroît, lors de son audition, le majeur protégé avait clairement exprimé le souhait que sa mère, avec qui il vit dans le même immeuble que lui et dont il est proche, continue à le représenter. Les fonctions de tutrice à la personne de ma cliente n'ont donc pas été remises en cause, validant ainsi l'ensemble de ses demandes.
La protection juridique des personnes vulnérables est garantie et s'exerce en vertu des principes énoncés dans une charte des droits des droits et libertés des majeurs protégés
(Annexe 4-3 du Code de l'Action Sociale et des Familles).